Le débat

Débattre sur le débat : voilà une tentative qui effraierait toute personne ayant déjà un début de migraine à la simple évocation de l’absurdité spatiale de la « Vache-qui-rit ». Ce que j’en dis moi : rira bien qui rira le dernier !

Oublions donc cette vache et revenons à nos moutons, qui eux n’ont vraiment pas de quoi être hilare. En effet, j’ai la désagréable impression que les débats ont la vie dure, le monde se gonflant sans cesse de timorés de plus, préférant la douce niaiserie d’un soporifique échange sur les conditions atmosphériques, plutôt qu’oser exposer leur avis sur des choses plus intéressantes que leurs petits soucis – toujours pire que ceux du voisin – dont tout le monde se fout royalement.
Ils vous diront qu’à quoi bon débattre puisque chacun garde constamment ses idées ? Vous remarquerez qu’il s’agit souvent de ces guimauves intellectuelles errant dans nos rues, arrosant le sol de leurs divers déchets, parce qu’à quoi bon utiliser la poubelle puisque personne ne le fait ? Mais c’est vrai ça : à quoi bon ? Et à quoi bon réfléchir puisque personne ne le fait non plus?
Ces gens-là me révulsent car ils sont l’incarnation même de la lâcheté ou de la suffisance. La lâcheté d’une moitié d’homme n’ayant même pas la force de défendre ses idées. La suffisance d’une moitié d’animal tellement sûr de ce qu’il croit qu’il en accepte l’idée de ne changer d’avis que par sa seule réflexion.

Et pour finir n’oublions pas, comme le disait je crois Bertrand Cantat, qu’« il vaut mieux débattre sans fin que de battre sa femme ».

Les commerciaux

Mais c’est quoi un commercial? Qu’est-ce que ça fait un commercial? Est-ce qu’on grandi vraiment avec l’idée d’être commercial? Les gens n’ont-il donc plus de rêves pour vouloir passer leur vie à créer ceux des autres?

On peut vendre n’importe quoi et c’est assurément triste. Mais il est plus triste encore de voir tout ce n’importe quoi vendu par « n’importe qui ». Un « n’importe qui » qui a de toute manière compris – et c’est déjà un exploit – que ce n’est pas l’intelligence qui fait vendre n’importe quoi.
Je tiens à préciser que ces « n’importe qui » n’englobent pas les quelques amis commerciaux qui me liront, ceux-ci étant bien évidemment l’exception qui confirme la règle, brillant par la grandeur de leur personnalité qui les retient de rêver, dans les sombres délires de leurs nuits blanches, à une enquête de quatre pages dans Stratégies sur leur futur jeune entreprise florissante fondée sur un soupçon de connaissance dans les nouveaux médias, une bonne part de communication audacieuse et dynamique, et une masse énorme d’abrutis esseulés n’ayant d’autres recours pour se socialiser que de se jeter sur tous les nouveaux sites communautaires pourrissant la toile, comme les commerciaux pourrissent le monde.
J’ai bien peur qu’un jour la vie de nos enfants se résument à deux choix : vendre ou être vendu.

Vision d’apo-capitalisme mise à part, rappelons donc à ces « n’importe qui » que, s’ils passent de l’une à l’autre pour vendre leur camelote, c’est du chemin entre créateur et receveurs qu’ils sont la vulgaire porte.