Je ne sais pas pour vous, mais personnellement j’ai de plus en plus de mal avec le cinéma.
Non mais sans rire, c’est à croire qu’à la manière des poupées qui ferment les yeux quand on les couche, l’humain sort son portable quand on l’assoie ! Tout ça dans l’espoir d’y lire le message en demi-français qu’un autre texto-maniaque illettré lui envoie sur son appareil de compagnie. Ou, encore mieux, de faire défiler les photos de son dernier voyage sur son machin tactile, affirmant par la même son appartenance à la grande chaîne des joyeux sociaux-déprimés, viande à Facebook écœurante flirtant avec les prémices effrayants de l’amitié virtuelle.
N’importe comment, pourquoi tous ces cancéreux du cerveau en devenir attendent ce foutu moment pour s’envoyer quelques ondes supplémentaires derrière la cravate ?
Bon, cela dit, il est vrai que cette détestable manie a l’avantage, par la constellation d’écrans illuminant la salle, de pouvoir situer très rapidement l’emplacement d’une bonne moitié de ces sombres crétins qui constituent les 80% de notre espèce. Cela vous laissera une chance de les éviter, en priant pour ne pas se retrouver engoncé entre deux boulimiques pop-cornophages, leur main revenant constamment piocher ces affreuses friandises dont la mastication bruyante, digne d’une portée de têtes blondes engouffrant des Kellog’s avant la messe du dimanche, ne cessera de vous rappeler pourquoi le son est réglé si fort.
Mon petit conseil pour rendre ce moment moins pénible : profitez que votre voisin ait les mains occupées sur sa balise à con portative pour installer sournoisement et durablement votre bras sur l’accoudoir. Le voir ensuite se tortiller pour trouver une position confortable, à défaut de rendre l’animal silencieux, aura au moins pour mérite de vous procurer un sentiment de satisfaction vengeresse bien méritée !