Admettre qu’une poignée d’étoiles observées sous un certain angle, et probablement sous une certaine couche de psychotropes divers, puissent
revêtir l’apparence de toute une ribambelle de joyeuses créatures issues de ce que la mythologie grecque a créée de plus hétéroclite et de plus absurde, pourquoi pas.
Supposer que la vie de chacun est régie par des frères jumeaux à poil, un bouc à queue de sirène, un crabe ou une balance, je commence à tiquer un tantinet mais concédons.
De là à croire qu’un alignement de planète dont tout le monde se fout royalement – à part s’il vous oblige à porter des lunettes ridicules pour admirer la nuit en plein jour – puisse rendre plus jouasse mon gardien d’immeuble, au demeurant fort sympathique malgré une forte réticence à toute forme de bonne humeur, il y a un pas que je qualifierais si j’osais, et j’ose, d’astronomique.
D’aucuns diront, bien entendu, que croire en l’astrologie ça ne s’explique pas, que c’est comme croire en Dieu, Bouddha, la science ou la politique. C’est bien ce que je dis : c’est des conneries.
On nous parlera alors de repère quotidien et rassurant, à l’égard des paumés de la vie, plaçant ainsi les âneries compulsives d’une vieille bourgeoise au foyer avinée au même plan qu’une bouteille de whisky, un comprimé de Xanax ou le Journal Télévisé de David Pujadas. Ces trois derniers « repères » étant eux-mêmes, à n’en point douter, ceux de la Mme Irma de salon susmentionnée, on comprendra aisément la haute portée intellectuelle de ses élucubrations hebdomadaires qu’elle insère, pour tromper son ennui suffocant, dans l’espace situé entre « vôtre numérologie 2009» et « la fellation en 18 leçons » d’un magazine féminin quelconque. La boucle est bouclée, CQFD.
Cela dit, et je finirais là-dessus, quand j’entends parler de Vierge ascendant Taureau, Bélier voire même Sagittaire, je me console de savoir, en écartant par bon sens toute hypothèse bibliquement logique d’immaculé coït, qu’on n’est assurément pas les seuls à se faire enculer dans l’histoire.